200603 FATALCRASH n’aura pas raison de mon STAMPE, mais du SpaceWalker et du ZUx.
MERCREDI 3 JUIN 2020
Chaleur, gros cumulus passagers, vent instable en direction et en force.
En arrivant Thierry terminait le montage de son motoplaneur de 7 m d’envergure et partait effectuer son premier vol.
Mon STAMPE:
Après un réglage du moteur effectué semaine passée et remontage du capot, cette fois j’étais bien décidé à effectuer son premier vol. (La première tentative avortée date de 2016)
Lors du montage de l’aile inférieure, et test de branchement des servos d’ailerons l’un d’eux ne fonctionne pas en raison d’un mauvais contact d’oxydation mis en évidence en croisant les prises gauche et droite. Le fonctionnement, assuré par frottement et prises rebranchées aux repères, j’ai poursuivi le montage, fait le plein de méthanol puis testé le moteur.
Dernières retouches effectuées aux « sub-trim » de chaque volet de profondeur pour ôter le piqueur, puis de la dérive et de l’un des ailerons mis aux neutres, tout me semblait prêt pour un premier vol.
Après quelques démarrage moteur inversé, n’écoutant que mon courage et non "Jacky "qui venait d’arracher une seconde fois son train d’atterrissage sur le SpaceWalker, je rejoins l’extrémité gauche de la piste.
C’est parti, mise des gaz et l’avion s’élève gentiment sans grande intervention.
Jusque là tout allait extrêmement bien, malgré un vent très désaxé sur la droite.
Prendre de l’altitude le plus rapidement n’est jamais mauvais surtout lors du premier vol, puis envoyer le premier virage avant que l’avion ne disparaisse à l’horizon, c'est la consigne.
Premier virage, c’est normalement à gauche pour éviter les maisons forestières et là …. le biplan aurait-il tendance à se mettre naturellement face au vent ? Il faut envoyer un peu plus le manche de droite à gauche et plus j’envoie à gauche le manche de droite, plus l'avion vire à droite. (c'est plus long à expliquer et à comprendre qu'à faire sans s'emmêler).
Stupeur, ERREUR grave de débutant, je n’avais pas contrôlé le SENS de débattement des ailerons.
Alors forcément, le pilotage se complique. Tandis que je commence à survoler le parking, j’aperçois les collègues qui se demandent où aller se mettre aux abris.
Je fais des grands signes de détresse, dans la solitude du déconfinement de l’avion et de son pilote, toutefois sans lâcher l’émetteur.
Thierry me rejoint pendant que je parviens à ramener la bête au dessus de ma tête après avoir baissé les gaz, mais pas les bras.
Je n’aime pas ça, ça donne le vertige. Toucher le moins possible au manche des ailerons (et à ses potes en ces temps ci) est une priorité et tenter de tourner à la dérive l’objectif. Mais sans dièdre aux ailes, ce n’est pas très réactif. Retourner l’émetteur, peut-être est-ce mieux, mais la profondeur change de sens. Trop risqué.
Enfin à plat face au vent au dessus de la piste je passe rapidement l’émetteur à Thierry, arrivé du fin fond des âges, le temps qu’il trouve son masque.
A lui de gérer, plus moustachu que moi pour atterrir bien que moustache et barbiche invisible sous le masque, Thierry devra tout de même se contorsionner un peu. ça aiderait semble-t-il.
Posé, pas cassé dans le coin herbu du terrain, l’avion est sauf, ainsi que les spectateurs.
Je remercie encore Thierry, et rectifie le sens de débattement aux ailerons avant d’oublier.
SECOND VOL :
Un second vol s’impose mais refus obstiné de démarrage du moteur, probablement noyé.
Finalement repartis, trim de gaz à 32 sur le taxiway avec Thierry aux commandes,
nous attendons anxieusement que Philippe décolle.
Sous nos yeux ébahis et n’écoutant que le coach « Jacky », mais guère (1) son pilote Philippe qui tire plus vite sur le manche de profondeur que son ombre, le « Mustang ZUx » au capot blindé, brillant comme un sous neuf, s’explose mi piste dans une roulade sur l’aile gauche.
ZUT alors rebaptisé, avec une chance pour nous. Les ailerons étaient bien réglés et il avait choisi le bon coté, mais pas assez allongé le décollage, dans ce vent capricieux.
Contournant les débris, Thierry décolle à son tour. Pas pour bien longtemps car l’émetteur entre en vibration sur alerte de décharge de l’accu LiFe réglé à 6 volts.
LA RAISON: Le LiFe supporterait allègrement une décharge jusqu'à 5,8 volts, mais ça m'évite de retoucher l'alarme quand je me dépanne avec un accu LiPo qui lui ne doit pas descendre en dessous de 6 volts.
Inquiet, je le comprends, Thierry préfère poser et ça ne sera pas facile cette fois encore car le vent a de nouveau tourné. Il s’établira finalement à l’ouest avec l'arrivée du mauvais temps annoncé.
CONCLUSION :
Même pas eu le temps d'avoir peur et d’apprécier les caractéristiques de vol de cet avion, mais tout de même enfin satisfait du bon comportement en vol du moteur MOKI 180.
Probablement hélas ce ne sera pas dans les jours à venir qu’aura lieu la reprise des vols en raison du mauvais temps, ce qui laissera le temps de recoller les morceaux à certains (suivez mon regard vers le haut).
(1) Le P51 MUSTANG est un warbird, avion de guerre pour lequel l'armistice n'a pas été signé par MACRON en raison de la COVID 19. Quand au vent, comme disait le grand Georges "BRASSENS", il raffole de nuire à tout le monde ...